Cette ancienne maison bourgeoise appartenait à un notaire du village, Jean-Claude Delorme. Sa trace la plus ancienne nous est connue par le registre cadastral napoléonien de 1824.
Le XIXe siècle a marqué l’histoire de l’art pour son goût de l’éclectisme qui mélange les styles du passé et qui traduit une certaine nostalgie, une quête des contemporains à retrouver la grandeur, le prestige et la noblesse de leurs prédécesseurs. Elle prend notamment forme à travers la réapparition en architecture de motifs médiévaux et gothiques : tympans, accolades, créneaux, fronton triangulaire, etc. mais également dans le mobilier et les arts décoratifs. On peut encore identifier ces éléments architecturaux sur les anciennes cartes postales de la Villa.
Au tournant du XXe siècle, elle est acquise par un certain Joseph Lacroix, riche marchand de cravates de soie, un « soyeux lyonnais ». Comme lui, beaucoup de marchands fortunés installent leur résidence de campagne à Yzeron qui bénéficie d’une forte attractivité des citadins pour son cadre paisible et touristique. Ce dernier réalise de nombreux travaux de transformations et d’agrandissements pour donner à la villa, l’aspect « manoir anglais », en vogue à l’époque.
Après le décès de son descendant Georges Lacroix, dernier propriétaire en 1987, qui meurt célibataire et sans héritier, la mairie d’Yzeron rachète la maison pour 1 200 000 francs. Dans les années 1990, la commune entreprend des travaux et confie le projet à l’architecte Jean-Louis Maret. La commune y installe au rez-de-chaussée de part et d’autre de la cour intérieure, la maison des jeunes et la bibliothèque ainsi qu’un petit local commercial de l’autre côté. Des logements sociaux sont également installés au 1er étage et sont toujours présents aujourd’hui. Une salle de réunions se trouve au-dessus de l’Espace Jeunes. L’inauguration du bâtiment en 1994, renomme la Villa Lacroix en Maison Bellevue.